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Relations humaines

Au hasard de mes pérégrinations internautiques je suis tombé sur les Freemen. Kézako ? Les Freemen ne définissent ainsi: « Freemen est un réseau de blogs, dont les auteurs sont convaincus que : le changement climatique est un problème majeur, pas uniquement écologique, mais aussi politique et économique s'attaquer sérieusement à ce problème (et à d'autres : pauvreté, guerres, etc...) implique une remise à plat de nos modèles économiques et, particulièrement, de la notion de «croissance». Au delà, comme le nom 'Freemen' l'indique, chacun pense, écrit ce qu'il veut sur son blog. L'ensemble de ces contenus doit petit à petit former une nouvelle «chaîne», un nouveau «journal», chacun parlant de politique, mais aussi, d'art, de ciné, de tout... ». Il s'agit donc simplement d'une liste de sites qui se reconnaissent dans une vision similaire du développement. Leur credo paraît plutôt alléchant... quoique je m'interroge sur la portée de ce groupement constitué de 87 membres (à la date où j'écris). C'est à la fois beaucoup et très peu. Seulement 87 blogs qui se reconnaissent dans ces objectifs ? J'ai cliqué sur quelques sites, dont l'implication dans l'objectif prôné par les Freemen (et les Freewomen alors ?) est tout à fait variable. Il y a des sites qui paraissent assez sérieux, documentés, argumentés, et d'autres qui évoquent le sujet de temps en temps, davantage comme une sorte de philosophie de vie plus ou moins conscientisée. Et finalement, avec des mots, c'est assez facile de se dire concerné.


Je n'échappe évidemment pas à cette illusion d'implication. C'est précisément pour cela que je m'informe de plus en plus, afin de mieux comprendre cette évolution humaine à prévoir et les changements difficilement imaginables que cela pourrait entraîner dans notre mode de vie. Je me sens concerné et j'ai envie d'agir. Ne serait-ce que par mes mots, en évoquant cela avec à chaque fois que l'occasion se présente. Participer à la nécessaire prise de conscience collective. M'impliquer. Agir... à ma mesure. Je ne sais pas du tout où vous en êtes de votre prise de conscience environnementale, vous qui me lisez, mais je me demande si on ne devrait pas tous, chacun à son niveau, tenter d'être une de ces courroies de transmission entre le savoir des scientifiques et celui des citoyens. Il y a une telle marche que chacun peut, selon ses connaissances du sujet, poser des paliers intermédiaires. En fait il s'agit tout simplement d'alerter en faisant un minimum de vulgarisation. Juste contribuer à la prise de conscience individuelle, donc collective. Car il ne faut pas compter sur les médias de masse pour aborder ce sujet à la hauteur de son importance. L'information existe et est très facilement accessible... sur internet.


Généralement on ne s'y intéresse qu'à condition qu'on la recherche. On ne va pas cliquer par plaisir sur le site du Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l'Environnement par hasard. Ce labo est réputé mondialement pour avoir participé à ces fameuses "carottes" creusées dans les plus anciens glaciers polaires, à très grande profondeur. C'est par l'analyse des bulles d'air emprisonnées il y a des centaines de milliers d'années que l'on connaît maintenant la teneur en CO2 à ces époques lointaines. Et c'est par ces analyses que l'on a pu établir avec certitude la corrélation entre activité industrielle humaine et augmentation du CO2, donc de l'effet de serre. Bon, c'est quand même assez pointu et vite rébarbatif pour le néophyte... Je cite un site... mais il y en a des centaines. On comprend vite que la marche entre le citoyen lambda et scientifiques est un peu haute. Et même des personnes comme Jean-Marc Jancovici, qui fait un travail de vulgarisation fantastique, ne touchent que les personnes qui sont déjà suffisamment informées. En fait il faut faire "descendre" l'information, probablement en la simplifiant, de façon à alerter non pas "l'opinion publique", mais chaque citoyen. Ou chaque internaute. C'est un travail de fourmi, mais bon, une fourmilière ça fait pas mal de boulot...

Pourquoi maintenant en particulier ? Ben pardi, parce que les élections approchent (en France, évidemment...) et que c'est l'occasion de "faire du bruit" avec tout ça en profitant de la caisse de résonance médiatique. Que les candidats soient obligés de prendre en compte le problème, même si on peut s'attendre à ce que ça soit suivi de peu d'effets. Mais peu, c'est déjà mieux que rien. Plus il y aura de "pression" citoyenne, plus les politiques seront contraints d'en tenir compte. Oui... mon discours fleure bon l'idéalisme naïf... J'en vois qui rigolent au fond de la salle. C'est qu'ils n'ont pas compris. Ceci dit... il y a du souci à se faire quand au "pouvoir citoyen". Mooonnnn dieeuuuuu... là non plus on est pas sortis de l'auberge. Qu'on donne la parole au citoyen face au politique, et c'est le plus grand capharnaüm qui s'exprime dans la plus stérile et bruyante confusion. Pour exemple, je suis tombé sur le site Agoravox, "le média citoyen", qui peut donner une vague idée de ce qu'est la parole citoyenne. Il y a de tout, probablement d'une qualité très inégale, mais qu'importe. Par contre chacun peut commenter les propos des rédacteurs. Et là... moooooonnnn dieeuuuuuu... quel bazar ! Quelle énergie dispersée en pure perte. Que de vociférations. Que de nombrilisme, que d'incompétence, que d'ignorance, que de soif de pouvoir minuscule... J'ai été affligé. [... soupir ...] La politique politicienne a encore de beaux jours devant elle ! De la base il émane une sorte de rejet généralisé vis à vis de tout ce qui vient "d'en haut", et en même temps les attentes les plus irréalistes pour que "d'en haut" viennent des solutions qui conviennent à tous. J'ai lu tout un fil d'échange qui suivait une "profession de foi" de Corinne Lepage, avocate spécialisée dans les problèmes environnementaux, ancienne ministre de l'environnement, et candidate "environnementaliste" aux prochaines présidentielles. Mais le nombre de personnes qui se sont senties autorisées à critiquer ses intentions, bardés des certitudes de leur étroite connaissance du sujet, m'a montré qu'on était loin du dialogue entre politiques et citoyens. De la critique, de la méfiance, mais tellement peu de recherche de dialogue. Tant de reproches, tant d'énergie passée à critiquer et démolir d'avance au lieu de proposer et d'encourager le mouvement. Et puis le mélange du tout et du n'importe quoi, faisant dériver les possibilités de concordance vers des oppositions hors-sujet... Arghhh... ça me sidère. A chaque fois que je côtoie mes congénères humains dans le ressentiment, surtout s'ils sont en meute, je suis effrayé. Je n'aime pas les foules revendicatrices. Et je n'aime plus les forums... Bordel, mais on n'arrivera jamais à rien faire si les gens ne comprennent pas qu'il faut travailler ensemble, et pas les uns contre les autres ! On croirait voir le parti des Verts, ou la gauche anti-libérale... Mooon dieeeeuuuu... Pourtant d'autres foules (ou sont-ce les mêmes ?), quand elles décident d'agir ensemble, sont capables de grands élans de solidarité et d'entraide. Là j'aime ce côté de l'humain. Riche, chaleureux, partageur... C'est d'ailleurs cette humanité là que je cherche à rencontrer en chaque personne...



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