top of page

Agir

Quelle serait l'utilité de "prendre conscience" de quelque chose si aucune action ne devait en découler ? À quoi bon savoir sans agir ? Prendre conscience de l'inéluctabilité du choc à venir impliquerait donc, dans un souci de cohérence, d'agir en conséquence.


Mais agir de quelle façon, alors que le monde continue, imperturbable, sa course folle ? En sachant que, quoi que l'on fasse individuellement l'impact global demeurera dérisoirement insignifiant, il y a lieu de raisonner à l'échelle de sa sphère d'influence. Je peux donc déjà agir pour moi-même, mais aussi auprès de mon entourage.


Agir pour soi, ce peut-être en se "préparant". Mentalement d'abord - ce qui peut demander du temps - et, ensuite, aussi rapidement que possible, concrètement. En adoptant un mode de vie qui se rapproche de la plus grande résilience possible. C'est à dire aller vers un mode de vie (très) sobre en besoins énergétiques, et en visant une relative autonomie (interdépendance) dans un territoire aisément accessible sans moyens de transport coûteux en énergie carbonée. Concrètement, cela implique d'organiser sa résilience alimentaire : combiner une part d'autoproduction et connaître son environnement local en termes de producteurs de biens indispensables, par exemple. Disposer aussi de moyens de chauffage "autonome" (bois, énergies renouvelables) ou suffisamment fiables localement (chauffage collectif indépendant) pour ne pas dépendre d'un approvisionnement centralisé susceptible de défaillance. Et puis établir, s'il n'existe pas, un réseau de liens d'entraide, de solidarité et de convivialité.


Agir auprès de son entourage (amical, familial, professionnel...), ce serait à la fois "faire passer le message" (informer qui veut bien l'entendre) et l'incarner par son changement de comportement. Le simple fait d'avoir des actions singulières nouvelles (devenir végétarien, ne plus prendre l'avion, se mettre à la permaculture...) peut amener quelques uns à se poser des questions sur ce changement et, à partir de là, sur leur propre comportement. La méthode est lente et sans garantie de résultat, mais on ne peut pas forcer les gens à changer...


Le plus difficile, dans l'affaire, c'est bien sûr d'entreprendre le changement. Parce que cela implique de renoncer à un mode de vie ressenti comme "confortable" (aussi aliénant soit-il). Cela demande un effort, ne serait-ce qu'en interrogeant chacun de nos choix faits par habitude ou reproduits par mimétisme (conformisme ?) culturel. Et une fois que l'on sait qu'on pourrait faire autrement... passer à l'acte demande un autre effort, plus conséquent encore. D'autant plus grand qu'on s'est habitué depuis longtemps aux facilités modernes (ce qui fait que les plus âgés auront sans doute davantage de difficultés que les plus jeunes).


Autosuffisance partielle



Agir concrètement


Depuis que j'ai entamé ma prise de conscience, je m'efforce de mettre mes actes en concordance avec mes convictions. Le plus simple étant déjà fait, je suis en train de mettre en place un programme de transition plus engagé : diminution de mes besoins énergétiques en vue d'une autonomie croissante, réduction maximale de mon empreinte écologique.


Petit bilan personnel de mes actions.


Réalisé :

  • Création d'un jardin potager inspiré de la permaculture (40 m2 en 2017, le double en 2018)

  • Construction d'un grand appentis pour optimiser le stockage au sec du bois de chauffage.

  • Mise à la casse de ma vieille voiture (24 ans) et achat du modèle le moins gourmand du marché en termes de carburant et le moins émetteur de CO2 (petite voiture à moteur hybride). Le mieux aurait été de renoncer à la voiture mais le défi m'a paru trop ambitieux pour le moment...

  • Réalisation d'un diagnostic énergétique pour ma maison, en vue d'en améliorer l'efficacité.

  • Rencontrer d'autres conscients (internet et monde réel)

En projet à court terme :

  • Suite au diagnostic énergétique de la maison, reconfigurer l'habitabilité en réduisant le volume à chauffer, renforcer l'isolation, ajouter une serre bioclimatique, capter l'énergie solaire (réflexion en cours).

  • Après avoir effectué un essai de vélo à assistance électrique pour me rendre au travail (25 km), j'envisage d'opter partiellement pour ce mode de transport (à la belle saison...), en alternance avec les transports en commun et... la voiture de service dont je dispose (avantage personnel écologiquement désavantageux).

  • Poursuivre l'extension du jardin potager au printemps prochain

  • Mettre en place rapidement un groupe de réflexion-action local

  • Sensibiliser les élus locaux

  • Trouver une méthode pour informer efficacement (sans susciter fuite, effroi ou déni)

En réflexion à moyen et long terme :

  • Adopter des moutons pour entretenir mon vaste terrain (plutôt que tondre en brûlant du pétrole !)

  • Peut-être adopter des poules ?

  • Planter des arbres fruitiers de subsistance ?

  • Arrêter ou réduire mon travail salarié pour me consacrer à un mode de vie tout en sobriété ? (idée séduisante dans l'idéal, mais à laquelle je ne suis pas encore prêt)

  • Ouvrir ma maison à la cohabitation ? Ou bien créer un écolieu sur mon vaste terrain ? (énorme effort pour un solitaire épris de liberté !)

Il m'apparaît avec évidence qu'à terme (quand ?) les changements à entreprendre nécessiteront de renoncer à mon mode de vie actuel, écologiquement insoutenable. Il est tout aussi évident que ce renoncement, logique, relativement simple à concevoir mentalement, est difficile à engager de façon déterminée. Renoncer volontairement et concrètement, alors que la quasi totalité de la population ne dévie pas de sa trajectoire aberrante, à quelque chose d'inacceptable.




bottom of page