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On peut rêver

  • Billet extrait d'un blog antérieur
  • 20 nov. 2015
  • 2 min de lecture

Pendant une semaine je n'ai suivi que de loin en loin le fil de l'actualité, évitant soigneusement tout ce qui touchait au registre émotionnel et, plus encore, les détails sanglants de la barbarie. Je n'ai rien voulu savoir des témoignages de rescapés et témoins directs, qui n'auraient pu que me faire entrer en résonance en toute inutilité. En me "protégeant" ainsi j'ai probablement bien fait, si j'en crois les propos rapportés par Courrier International : suivre les informations en boucle nuit à la santé.


Il n'empêche que, peu à peu, je me suis inévitablement approché du bouillonnement post-traumatique. Je n'ai pu éviter d'être éclaboussé par des bouts de phrases entendues ici ou là, des titres d'articles ou des détails fragmentaires captés dans les nombreux articles périphériques que j'ai pu lire. J'ai beau vouloir rester à distance, il m'est impossible de faire abstraction de ce qui s'est passé. Non seulement parce que cela me touche profondément, mais aussi parce que l'inondation informative est un flot puissant qui emporte tout sur son passage. Je vais régulièrement sur le site du journal Le Monde et, depuis une semaine, 95% des titres d'articles de la page d'accueil pointent vers le même évènement ou ses à-côtés. D'ailleurs il aura fallu que j'entende parler d'une compassion à géométrie variable pour apprendre qu'il y avait eu à Beyrouth un carnage la veille de celui de Paris...

Mais le plus regrettable c'est que la puissance de la déflagration dans toutes les consciences pourrait avoir des conséquences très néfastes sur deux évènements proches, en termes de calendrier : les élections régionales, avec le sursaut sécuritaire et xénophobe auquel on peut s'attendre et, surtout, la conférence sur le climat. Même s'il y avait peu d'illusions à se faire quant aux engagements gouvernementaux, on pouvait espérer que la société civile allait savoir mobiliser les esprits.

Hélas, les esprits sont mobilisés ailleurs.


Dessin Hervé Baudry


Quoique...

Et si le sursaut de compassion et de solidarité que l'on voit à l'oeuvre après une catastrophe n'était pas de même nature que celui qu'il faut avoir avant une colossale catastrophe annoncée ? Et si, malgré toutes les complications générées par ces attentats, on assistait à une prise de conscience que nous sommes tous frères et soeurs en humanité ? On peut rêver...


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