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Jusqu'à quand ?

Vous aurez remarqué, chers lecteurs [d'un autre blog, Ndla], que lorsque je me mets à cogiter sur un thème ça peut m'occuper pendant quelques temps. Il suffit que la réflexion se prolonge un peu par commentaires interposés pour que ma pensée s'aventure vers des domaines connexes. Cette fois c'est rien de moins que ma place de citoyen et d'humain qui m'a fait réfléchir. Celle que j'ai, celle que je pourrais avoir.

J'aurais ainsi pu continuer à ronger mon os, sans lever le nez, si un natal évènement ne m'en avait pas distrait. Mais ce petit épisode de douceur, parce qu'il est résolument tourné vers l'avenir, n'est finalement pas tellement éloigné de la réflexion que j'avais ébauchée : ma place d'humain, notre place d'humains en ce monde...

Voyez-vous, j'ai beau me sentir plutôt heureux, je n'en mesure pas moins la chance que j'ai de l'être. Et de l'être actuellement. Avec cette question en tête : jusqu'à quand ? Je me sens tiraillé entre deux tendances : me réjouir de tous les aspects positifs de l'existence... ou faire preuve de lucidité en voyant se dessiner un avenir plutôt sombre. Bon, les deux ne sont pas contradictoires et l'optimisme est un atout non négligeable quand il s'agit d'affronter une tempête. Surtout quand rien ne peut être fait pour l'éviter...

Je ne parle pas là du sujet anxiogène qui fait l'actualité depuis une quinzaine de jours [attentats de Paris], ni des racines qui l'ont fait naître, ni des conséquences qui pourraient en découler. Non, je parle d'un autre sujet de préoccupation majeur... qui semble ne pas inquiéter à sa juste mesure. En tout cas pas suffisamment.

Je ne sais pas si vous suivez les rapports mensuels du NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) qui, notamment, rapportent les relevés de températures moyennes du globe. Le cas échéant vous aurez vu que cette année presque tous les mois ont battu un record absolu. C'est bien simple : par rapport aux moyennes enregistrées depuis 136 ans, si on regarde les 10 mois les plus chauds, il y en a 7 en 2015 ! Dont 6 consécutifs. Et si on regarde les 25 mois les plus chauds depuis 1880, tous les mois de 2015 en font partie !

Octobre 2015 vient même de se distinguer : l'écart par rapport à la moyenne établit un record avec +0,98°. Le plus fort écart sur 1630 mois de relevés ! Le précédent record d'écart mensuel datait... du mois dernier.

  • The October average temperature across global land and ocean surfaces was 1.76°F (0.98°C) above the 20th century average. This was the highest for October on record, surpassing the previous record set last year by 0.36°F (0.20°C), and marked the sixth consecutive month a monthly global temperature record has been broken. This record departure from average was also the highest on record for any month, surpassing the previous record set last month by 0.13°F (0.07°C).

Est-ce que ces chiffres aussi implacables qu'alarmants auront un impact sur l'imminente COP 21 ?

J'entends bien le murmure de la foule : « Il se passe des choses plus urgentes en ce moment, le climat passera après ! »

Vraiment ? Et si tout était lié ?


C'est ce que soutient Corinne Lepage : « contrairement à ce que pensent certains esprits bien pensants, ravis de pouvoir écarter le danger que représente pour eux un accord sur le climat, il existe des liens non négligeables entre la barbarie et le fascisme des radicaux islamistes et le climat. ». Même chose pour Cécile Duflot, dans son intervention devant le Congrès, à Versailles : « Il n’y a donc pas d’un côté la lutte pour le climat et de l’autre la lutte contre le terrorisme. Les deux choses sont liées. Le climat peut lui aussi être le nerf de la guerre. Le changement climatique est un multiplicateur de menaces. Le cas de la Syrie est éloquent : 1 million de déplacés internes liés à une sécheresse historique entre 2006 et 2010 ont contribué à la dislocation du pays. »


Un million de déplacés en Syrie, 250.000 morts. On voit les conséquences : des arrivées de réfugiés en masse, avec des réactions pour le moins mitigées quand il s'agit de les accueillir en Europe ou ailleurs. Un article judicieusement intitulé Climat d'insécurité évoque les sérieux risques de voir se multiplier ce genre de migrations. Il y aurait eu 600.000 morts en vingt ans dus aux catastrophes météorologiques. Principalement des pauvres...


Déplacements massifs de population, changement climatique, raréfaction des ressources, destruction accélérée de la biosphère... l'avenir s'annonce radieux pour mes toutes jeunes petites filles ! À côté de ces menaces le phénomène de radicalisation terroriste, avec ses 1600 morts en 18 mois ferait presque pâle figure... Bon, mais nous n'allons pas rester sans réagir, hein ? Dites-moi qu'on va ce bouger le cul avant qu'il ne soit vraiment trop tard.


St Andrews, New-Brunswick, octobre 2015

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