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Le risque d'effondrement

En 2006, j'écrivais un billet intitulé "Ancien monde". Je venais d'assister à un colloque sur les effets du changement climatique sur notre modèle de société. Inévitablement avait été soulevée la question du devenir de l'humanité. À l'époque, déjà, j'avais été vivement saisi par le futur probable qui nous était présenté, bien plus inquiétant, et proche, que ce que je croyais alors. D'ailleurs c'était moins le changement climatique qui me semblait inquiétant que l'épuisement des ressources et l'âpreté des conflits d'usage qui, inéluctablement, allaient en découler.



Neuf ans plus tard cette inquiétude s'est profondément ancrée en moi, les sombres hypothèses semblant se confirmer. Cela ne m'empêche nullement de savourer les plaisirs de l'existence, puisque j'ai la chance de pouvoir le faire, mais en sachant que les conditions favorables que nous vivons encore ne dureront pas. C'est une impossibilité physique certaine. Quelle que puisse être mon insouciance de l'instant, je garde donc à l'esprit l'idée de temps compté. Comme une fin annoncée. Un sursis.

Ma façon de réagir révèle mon amour de la vie et mon sentiment d'appartenance à l'humanité, que j'aime viscéralement. Je ne me sens pas être un pessimiste, encore moins un défaitiste, mais là... j'avoue que je suis inquiet pour nous. Comme on peut l'être devant un ouragan annoncé, dont on sait qu'il va semer le malheur et la désolation. Ce n'est pas une peur irrationnelle, bien au contraire : c'est la connaissance des risques qui suscite l'inquiétude. Je n'ai pas envie qu'on perde ce qui fait la beauté et la préciosité de nos vies. Cette beauté qui surpasse les malheurs et les douleurs que s'inflige cette même humanité, tellement paradoxale, complexe, ambivalente.


Je ne me suis jamais reconnu dans ceux qui voient l'humanité comme une sorte de parasite, bien que je déplore les destructions auxquelles elle se livre sous l'effet de sa prolifération. Je crois (pur acte de foi) que l'humanité ira vers une amélioration continue, altruiste et spirituelle, même si bien des signes montrent que la cupidité et l'égoïsme lui donneront encore longtemps du fil à retordre. Un jour, pourtant, un jour viendra couleur d'orange...


Mais il faudra sans doute en passer par de douloureuses épreuves. Peut-être celle de l'effondrement ?

« L’effondrement désigne un ensemble de facteurs concomitants qui conduiraient à une incapacité – temporaire ou définitive – de la biosphère à offrir des conditions de vie acceptables » [Institut Momentum]. On ne peut qu'imaginer la somme de souffrance que cela occasionnerait.


Pour aller plus loin sur ces questions : institut Momentum


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