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Sobriété volontaire

  • Billet extrait d'un blog antérieur
  • 11 févr. 2017
  • 3 min de lecture

Quoi de neuf ?


Une semaine est passée. Normalement. À ma place habituelle d'occidental parfaitement inséré dans son milieu sociétal. J'ai utilisé ma voiture pour me rendre au travail, en brûlant du pétrole pour faire avancer ces 800 kilos de métal. J'ai abondamment consommé de l'électricité (chauffage, éclairage, informatique...), principalement issue de la fission nucléaire et de la combustion de gaz naturel [voir la répartition ici]. Je me suis nourri de produits certifiés bio, mais générés, conditionnés, emballés et transportés grâce à la combustion de pétrole. Je n'ai acheté aucun autre bien matériel mais en ai utilisé beaucoup d'existants, qui ne seront assurément pas tous recyclés et finiront par polluer un lieu inconnu.


Bref : j'ai contribué efficacement à la destruction du monde naturel qui m'est cher.


À l'évidence je ne vis pas selon des principes de sobriété. Mon mode de vie ne s'inscrit pas dans une perspective soutenable. Beaucoup trop de mes actes se font au détriment d'autres êtres vivants, humains ou non humains, nés ou à naître, en utilisant des ressources non renouvelables en cours d'épuisement. Je le sais mais ça reste abstrait. Invisible. Imperceptible..


Tout autour de moi je vois que mes semblables font pareil. Et souvent bien pire. Faire bien mieux est possible... mais difficile. La sobriété volontaire est difficile à mettre en oeuvre, ne serait-ce que parce que je vis dans une société d'abondance, fortement tentatrice. Le système lui-même est fondé sur la consommation perpétuelle de ressources, jusqu'à épuisement. Il me faudrait donc, pour être cohérent avec mes idées, sortir du système. Ou du moins vivre en marge.


En ai-je le courage ? Là n'est pas la question. Certes il en faut pour aller à contre-courant, même si beaucoup l'ont fait avant moi. Il en faut pour résister au "système" consumériste, dont chaque acteur, chaque rouage, chaque élément à intérêt à ce qu'il reste en place aussi longtemps que possible. Il en faut pour s'engager dans une démarche de renoncements, alors que les préoccupations apparentes de mes congénères porteraient à douter de leur bien fondé. Mais les vraies questions, une fois convaincu du nécessaire changement, se posent plutôt en termes de plan d'action. Par quoi commencer ? Dans quelle direction aller ? Jusqu'où ? Quel objectif viser, en termes de décroissance et de délais ? Quelles options choisir ? Plus j'y réfléchis et m'informe, plus je mesure l'importance de l'effort à consentir. Sans commune mesure avec ce à quoi nous incitent les pouvoirs publics, en termes d'éco-gestes et autres gadgets nés du concept fumeux de "développement durable". Non : tout ce qui tend à faire croire que nous pourrons effectuer une transition en douceur est un leurre.



C'est la thèse défendue notamment par cet article critique, qui va à l'encontre de "L'appel du monde de demain" que je relayais dans mon précédent billet. Extrait :

« A l’instar du film « Demain », cet appel sera sûrement très bien relayé, comme tout ce qui alimente la soif anxieuse et grandissante de bonnes nouvelles, de rassurances, et d’espoir. Cet espoir qui sert d’anxiolytique de masse, et qui permet de maintenir l’ordre, et la paix, ou plutôt la léthargie sociale, afin que les gens continuent à acheter, à travailler, à croire que nous allons collectivement nous en sortir à l’aide de bouts de ficelles, à croire que les structures sociales qui nous ont menées là où nous en sommes rendus vont également nous en sortir. A croire que les corporations vont, d’une manière ou d’une autre, faire ce pourquoi elles n’ont pas été conçues ; qu’une culture profondément toxique peut, moyennant quelques éco-gestes et autres éco-réformes, se changer en une idylle verdoyante. »


J'incite ceux qui s'intéressent à la critique de notre civilisation de l'exploitation, sous toutes ses formes, à parcourir le très documenté site "Le Partage", qui se déclare « Contre la civilisation, contre l'état, contre le progressisme ». Iconoclaste, certes, mais qui porte à la réflexion.

Le "développement durable" étant clairement insoutenable, je continue à explorer d'autres voies. Celles de la transition et de la décroissance, déjà, mais peut-être d'autres que je ne connais pas encore.


* * *


En attendant... je peux continuer à profiter des bonheurs simples sans nuire aucunement à l'environnement. Comme regarder le paysage enneigé au petit matin. Voir le soleil se lever et faire fondre l'éphémère voile blanc. Observer les premières fleurs, écouter le chant d'oiseaux engaillardis par la douceur de l'air. Sentir les premiers signes du printemps...


Fleur d'hamamellis, samedi matin


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